Hors les murs
Un siècle d'art espagnol
Centre Pompidou-Malága
12 mars 2020
L'événement est terminé
Pour son troisième accrochage semi permanent, qui coïncide avec le cinquième anniversaire de son installation à Málaga, le Centre Pompidou présente une exposition intitulée « Un siècle d’art espagnol », couvrant la période 1920-2020. Centrée sur le fonds de peintures et de sculptures de sa collection, l’exposition déroule un panorama resserré sous l’angle des échanges artistiques franco-espagnols dont témoigne avec humour la vidéo de La Ribot qui, dès l’ouverture, entraîne le public dans une course effrénée, menée par des danseurs-caméra, sur l’air de la Carmen de Bizet.
Orchestré selon un séquençage chronologique décennal, le parcours part du cubisme – dominé par la stature de Pablo Picasso, dont plusieurs chefs-d’œuvre sont visibles pour la première fois à Málaga –, pour aller jusqu’à l’actualité contemporaine. Dans cet ensemble, le surréalisme occupe une place de choix. Né à Paris en 1924, sous la houlette d’André Breton, il suscite très vite l’adhésion d’artistes espagnols alors débutants, comme Joan Miró, Salvador Dalíou Luis Buñuel, qui resteront des figures phares du 20e siècle. Dans ce contexte, le premier chef-d’œuvre du duo Buñuel-Dalí, Un Chien andalou (1929), est projeté en permanence pendant toute la durée de l’exposition.
La sculpture, domaine où les Espagnols ont joué un rôle déterminant pour l’art du 20e siècle, n’est bien entendu pas en reste, avec un dénominateur commun : l’art du métal, réinventé par Pablo Picasso, Pablo Gargallo et Julio Gonzalez, concepteur du « dessin dans l’espace ».On retrouve leur souffle et leur sensibilité à la matière chez les plus grands acteurs de la scène contemporaine espagnole, comme Cristina Iglesias, qui a généreusement accepté de prêter deux Corredor suspendido (2006) de sa collection et Jaume Plensa avec sa mystérieuse Sleeping Room prêtée par le Fonds national d’art contemporain.
Les guerres et la dictature vont peser de tout leur poids sur le destin des artistes espagnols souvent contraints à l’exil pour continuer à exister. Malgré la férule d’un régime profondément hostile à la modernité, une renaissance s’amorce dès les années 1950. En France, elle s’abrite sous le label éclectique d’une école de Paris fidèle aux canons des avant-gardes ou se renforce, grâce au soutien de galeristes majeurs comme Daniel Cordier, défenseurs avec Michel Tapié, d’un « art autre », matiériste et informel représenté par Manolo Millares, Antonio Saura et Antoni Tàpies.
Marchant sur leurs traces, en toute liberté désormais, leurs héritiers, tels José Maria Sicilia, Miguel Barceló et le regretté Juan Muñoz (Four Piggybacks with knive, 2001, de la collection de Cristina Iglesias) montrent que la tradition de l’art espagnol, voulu par Miró comme un acte pur, total et radical, reste vivante.
Quand
Où
Centre Pompidou Málaga, Málaga