Crocodilus Fibonacci
1972

Crocodilus Fibonacci
1972
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation avec de la lumière |
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Techniques | Crocodile naturalisé, néons, transformateurs |
Dimensions | Dimensions variables Dim. crocodile : 40 x 182 x 59 cm Dim. 22 m : longueur de l'installation originale |
Acquisition | Achat, 1979 |
Inventory no. | AM 1978-745 |
Detailed description
Artist |
Mario Merz
(1925, Italie - 2003, Italie) |
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Main title | Crocodilus Fibonacci |
Creation date | 1972 |
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation avec de la lumière |
Techniques | Crocodile naturalisé, néons, transformateurs |
Dimensions | Dimensions variables Dim. crocodile : 40 x 182 x 59 cm Dim. 22 m : longueur de l'installation originale |
Acquisition | Achat, 1979 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1978-745 |
Analysis
L’univers plastique de Merz est peuplé de matériaux inertes, d’éléments organiques et également d’animaux peints ou naturalisés (antilope, zèbre, cerf, bison…), parfois associés à des chiffres réalisés en néon, comme c’est le cas ici avec ce crocodile naturalisé du Niger, signalant ainsi un étroit processus entre évolution naturelle et développement artificiel. C’est dans son traité Liber abbaci de 1202, que le moine italien Léonard de Pise, dit Fibonacci, conçoit la suite qui porte son nom, dans laquelle chaque nombre est la somme des deux qui le précèdent, et ce de manière exponentielle, à l’infini – 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21… Que le crocodile, animal ovipare, semble pondre des nombres qu’il laisse derrière lui, n’est étrange que si, contrairement à Merz, on ne conçoit pas une profonde continuité entre les mondes végétal, animal et humain. L’évolution des organismes, du plus simple au plus complexe, se retrouve symbolisée dans l’expansion spatio-temporelle de la série numérique, laquelle imprègne et englobe toute chose. Au point que l’on ne sait pas si les nombres sont des traces laissées par le crocodile, à partir du 1 qui donne alors naissance naturellement à la suite, ou bien si la série n’a pas bien plutôt engendré l’animal par une étrange pénétration de l’intellectuel dans l’organique. Si cela semble croître et décroître, Merz prévient toutefois : « La fin de cette opération n’existe pas […] mais dans la macroscopie de la dilatation se renouvelle le ferment organique du développement comme prolifération. Il verse l’espace dans un espace plus grand qui est l’espace infini. »
Jacinto Lageira
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007