Composition A.XX
1924
Composition A.XX
1924
"All my work is a paraphrase of light."
As a part of the Paintings of light series, Composition A.XX stands out by the economy of its plastic vocabulary: two black circles crossed by transparent rectangular bands and linked to each other by oblique planes suggesting a third dimension. The work was presented for the first time at the Bauhaus exhibition of 1926 in Dessau, where László Moholy-Nagy had been teaching since 1923.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile et graphite sur toile |
Dimensions | 135,5 x 115 cm |
Acquisition | Don de Société des Amis du Musée national d'art moderne, 1962 |
Inventory no. | AM 4025 P |
On display:
Detailed description
Artist |
Laszlo Moholy-Nagy
(1895, Autriche-Hongrie - 1946, États-Unis) |
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Main title | Composition A.XX |
Creation date | 1924 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile et graphite sur toile |
Dimensions | 135,5 x 115 cm |
Inscriptions | T.D.CA. au revers : A. XX 1924 |
Acquisition | Don de Société des Amis du Musée national d'art moderne, 1962 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 4025 P |
Analysis
László Moholy-Nagy est certainement l’un des personnages clef de l’histoire de l’art du xx e siècle. Son itinéraire personnel le place en effet au cœur du déroulement historique, du moins si l’on fait de l’avènement de la modernité le centre de cette histoire. Après un court passage par l’expressionnisme, dont témoignent une lithographie ( Autoportrait , 1917-1920, achat en 1963, AM 10898 GR) et deux dessins ( Portrait d’Élisabeth Landau , 1919, achat en 1963, AM 3422 D et id. , 1920, AM 3423 D) appartenant au Musée, il participe aux activités de l’avant-garde hongroise autour de Lajos Kassák et de la revue Ma . En 1920, il est à Berlin où Walter Gropius le recrute, en 1923, pour animer l’atelier du métal du Bauhaus à Weimar. Il y dirige le cours préliminaire où il fera une place de plus en plus large à la photographie. Parallèlement, il conçoit la série des Bauhaus Bücher , rédigeant lui-même le célèbre Malerei – Fotografie – Film (1925). Moholy-Nagy tentera par la suite de transporter cette expérience à Chicago, mais quand il meurt, en 1946, frappé par la leucémie, c’est sur un sentiment d’échec. Sentiment illusoire puisque ses publications ( The New Vision, From Material to Architecture , 1932, réédité en 1936 et 1946), son enseignement (d’abord aux côtés de Gropius au New Bauhaus de Chicago, en 1937, puis seul à la School of Design, de 1939 à 1946) joueront un rôle déterminant dans la naissance et le développement des avant-gardes américaines.
Ses œuvres sont relativement rares et le Musée ne possède qu’une seule toile de László Moholy-Nagy : Composition A.XX , complétée en 1989 par l’achat de Mills, n° 1 (1940, huile et incisions sur Plexiglas, AM 1989-713). Montrée en 1926 dans les nouveaux bâtiments du Bauhaus à Dessau, lors de la première présentation de l’école par le mouvement, la peinture se retrouve, huit ans plus tard, dans une exposition du groupe Abstraction-Création, à Paris. Souvent considérée comme une des œuvres majeures de la série des « Tableaux de lumière », elle renvoie, par la radicalité de sa géométrie et ses effets de transparence et de luminosité suggérant une troisième dimension, aux recherches menées à travers ses sculptures cinétiques, tout en gardant une qualité picturale que ses Telefonbilder [tableaux téléphonés], réalisés d’une manière mécanique, en 1924, écartaient. C’est l’ensemble des 90 photogrammes acquis en 1994 qui fait que désormais nul ne peut prétendre connaître l’œuvre de Moholy-Nagy sans passer par Essen ou par Paris. Ces photogrammes, l’artiste les avait précieusement conservés mais, égarés à sa mort, ils ne furent redécouverts que fortuitement, au début des années 1990, et firent l’objet d’un achat conjoint avec le Museum Folkwang d’Essen. Ils prouvent à quel point cette technique se situe au cœur de son œuvre mais attestent aussi le but de Moholy-Nagy d’élever ce procédé photographique au niveau des grandes inventions formelles qui ont marqué le développement de l’art depuis la révolution cubiste. Le photogramme, libéré de sa tâche reproductive, évoque un monde sans matérialité se réduisant à une pure géométrie d’espaces lumineux. Moholy-Nagy y voyait un pont vers une expression nouvelle et plus riche de la lumière, permettant la construction d’architectures de lumière. Mais ses propres tentatives comme le Licht – Raum – Modulator (Modulateur – espace – lumière, réalisé en 1930 et dont le Musée possède une reconstruction) demeurèrent sans suite. Dans ses écrits, Moholy-Nagy ne cesse de vanter la notion d’un progrès qui serait porté par les médias « modernes » (photographie et cinéma) et qui culminerait dans l’usage de la lumière, « Mais, comme son histoire se plaît à le démontrer, il n’existe en art ni évolution ni progrès » (Herbert Molderings, « Années-lumières d’une vie. Le photogramme dans l’esthétique de László Moholy-Nagy », cat. exp., Paris, 1995, op. cit. , p. 11).
Alain Sayag
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007