Sans titre
1968

Sans titre
1968
Associated with Arte Povera, Jannis Kounellis elaborated an art that combined painting, sculpture and architecture with music, theatre and dance. He sought to create a language anchored in the dialogue between nature and culture, expanding the realm of the senses and rendering the precarity of thingly existence by recourse to the mineral and organic, human and animal, that fuel the drama of his works. These totems of wood wrapped in wool extend the domain of the sensual toward the monumental, and radically reduce representation to its essence, instancing the pre-iconographic condition fundamental to Arte Povera.
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
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Techniques | Laine brute fixée avec des cordes sur 4 bâtons en bois |
Dimensions | 515 x 700 x 75 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
Inventory no. | AM 1983-453 |
Detailed description
Artist |
Jannis Kounellis
(1936, Grèce - 2017, Italie) |
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Main title | Sans titre |
Creation date | 1968 |
Place of production | Cette pièce ayant été détruite lors de l'exposition "L'art grec" en 1973 à la A.C.A, l'artiste a décidé de la réaliser à nouveau pour l'exposition de Bordeaux " Arte Povera, Antiform, sculptures 1966-1969" en 1982 |
Domain | Oeuvre en 3 dimensions | Installation |
Description | 4 éléments |
Techniques | Laine brute fixée avec des cordes sur 4 bâtons en bois |
Dimensions | 515 x 700 x 75 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
Collection area | Arts Plastiques - Contemporain |
Inventory no. | AM 1983-453 |
Analysis
À l’aube des années 1970, la géographie de l’Arte povera rayonne à partir de deux pôles : Turin, centre historique du mouvement, et Rome, sous l’impulsion de Pino Pascali et Jannis Kounellis. Ce dernier a quitté la Grèce en 1956 pour suivre les cours de l’Académie des beaux-arts de la capitale italienne. « L’Alfabeto di Kounellis », sa première exposition (1960, Galleria La Tartaruga), révèle une pratique picturale attentive à la puissance formelle des signes, dont Kounellis spatialise les représentations schématiques. Aux tableaux de lettres succèdent des peintures de chiffres, de flèches et autres espaces sémiologiques « ouverts » par l’avant-garde intellectuelle des années 1960, sous la houlette d’Umberto Eco ( L’Œuvre ouverte , 1962). Ce désir d’âme, d’abord porté sur les signes, conduit Kounellis à les délaisser au profit des substances organiques et minérales, humaines et animales, qui constituent désormais le théâtre matériel de ses œuvres. Avec la vie pour origine, vecteur et destination, le symbole devient alors animé, comme une entité « respirante » à travers les corps. Exposés pour la première fois en décembre 1968 à la Galleria Gian Enzo Sperone de Turin, les grands totems en bois enrobés de laine de Sans titre (1968) étirent vers la monumentalité le territoire du sensible. Dans leur moelleuse élévation, les manchons de laine réalisent la réduction radicale de la représentation à son essence et incarnent le stade pré-iconographique qui constitue l’un des fondements théoriques de l’Arte povera.
Nathalie Leleu
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007